Bayrou censuré
Députés et sénateurs ne devaient faire leur rentrée que le 1er octobre en session ordinaire. Mais après l'annonce par François Bayrou d'engager la "responsabilité du gouvernement", le président de la République Emmanuel Macron a signé un décret pour convoquer les deux chambres.
Dans son discours de politique générale prononcé ce jour, devant l'Assemblée nationale, François Bayrou, présente un état des lieux alarmant de la France : retard productif, crise éducative, déséquilibres démographiques, problèmes de logement, sécurité et migrations incontrôlées. Il qualifie la dette de 3 415 milliards d'euros de menace vitale, justifiant un effort budgétaire de 44 milliards pour 2026, tout en défendant des investissements militaires et une restriction de l'Aide médicale d'État. Exprimant sa solidarité avec la jeunesse "sacrifiée", il rejette une fiscalité punitive sur les riches au profit de contributions ciblées et critique les oppositions, anticipant la chute probable du gouvernement dans cette "épreuve de vérité".
Le temps de parole du Premier ministre à l'Assemblée nationale n'est pas limité. Dans l’Hémicycle, chacun des onze groupes politiques envoie l'orateur de son choix lui répondre. Les chefs de file des groupes parlementaires sont alors attendus à la tribune. Le temps de parole est calculé en fonction du nombre de députés. Au Sénat, un tour de parole est également organisé groupe par groupe. François Bayrou a la possibilité de répondre à ces déclarations, sans limite de temps.
Le vote à l'Assemblée ne se tient pas à la tribune mais dans les salons voisins de l'Hémicycle. Il est ouvert pour une durée de 30 minutes et se déroule sur des machines où chaque bulletin est doté d'un code-barres dont la lecture permet d'identifier le député votant. Contrairement à la motion de censure qui exige une majorité absolue, le vote de confiance requiert la majorité des suffrages exprimés.
Au total, 364 députés ont voté contre la confiance au gouvernement, 194 pour et 15 se sont abstenus sur 558 suffrages exprimés. La décision des députés entraîne mécaniquement la chute du gouvernement. Des sources gouvernementales déclarent que François Bayrou a prévu de remettre sa démission, demain, à 8 heures.

Outre la présidente du Rassemblement national, Mathilde Panot, à la tête des députés La France insoumise, a appelé au "dégagisme" du gouvernement de François Bayrou. Le président du groupe macroniste Renaissance, Gabriel Attal, a proposé de son côté la conclusion d'un "accord d'intérêt général" entre les "forces républicaines" pour les 18 mois à venir.
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Source : Mail
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