E. von Greyerz : Les produits dérivés représentent 15 fois le PIB, mondial mais voici un problème encore plus effrayant...

5 of 5 (2 Votes)

Pour prendre un peut de perspective sur tout ça, (si vous ne l'avez toujours pas vu), je vous conseil humblement de prendre le temps de visionner le documentaire : Le jeu de l'argent et bien sur de consulter les habituelles « informations complémentaires » en bas d'article...

Amicalement,

f.

E Von Greyerz 27 07 2016
E. Von Greyerz

Alors que les marchés continuent d’être toujours aussi incertains, aujourd’hui l’homme qui est devenu une légende pour ses anticipations de quantitative Easing(Planche à billets), dans les fluctuations des devises et sur des événements mondiaux majeurs vient d’expliquer sur kingworldnews que les produits dérivés représentent 15 fois le Pib mondial mais qu’il y a un problème encore bien plus effrayant

Egon von Greyerz fondateur de Matterhorn Asset Management & GoldSwitzerland 

Egon von Greyerz: A votre avis, faut-il acheter du réel comme de l’Or physique ou du virtuel avec le jeu Pokemon Go ? Ce choix a été simple à faire pour la plupart des gens, car peu de temps après son lancement, il y a déjà plus de 30 millions d’utilisateurs du jeu Pokémon GO (PG). Bien que l’Or ne suscite pas le même intérêt depuis un très long moment, ceci est potentiellement susceptible de changer au cours des prochaines années. Et ce bien que l’Or et Pokemon Go ne rentrent absolument pas en concurrence et que ce sont de produits totalement différents…

Dans le monde virtuel d’aujourd’hui, le dernier jeux de réalité augmentée attirera toujours plus l’intérêt de l’individu ordinaire que l’Or. Alors que l’Or est décrit comme étant une relique barbare comme l’avait expliqué John Maynard Keynes, Pokemon Go reflète vraiment le monde imaginaire d’aujourd’hui. En outre, Pokemon Go semble si réel aux yeux des joueurs qu’ils ne savent plus s’ils sont dans le virtuel ou dans la réalité.

Ce qui rend le jeu Pokemon Go si différent, c’est qu’il se joue dans le monde réel, en se déplaçant un peu partout à l’aide du GPS de son téléphone portable pour rechercher des monstres virtuels comme Pikachu et Rondoudou qui se trouvent dans une rue près de chez vous. Les joueurs sont donc à la poursuite de ces monstres dans les rues et courent entre de vraies voitures et sur des sites privés.

 

Une pyramide de Ponzi de 100.000 milliards de dollars

Dans de nombreux secteurs de la société, la frontière entre le monde «réel» et la réalité virtuelle est très floue. Dans le monde de l’investissement, la réalité virtuelle a dans une large mesure remplacé l’investissement dans des choses «réelles» et concrètes. Nous avons un monde qui déborde d’argent virtuel, d’Or virtuel (Or papier) et donc de richesses virtuelles. Aujourd’hui, les gouvernements et les banquiers centraux peuvent fabriquer autant d’argent qu’ils le souhaitent à l’aide de la planche à billets bien que toute cette monnaie n’ait aucune valeur tangible puisqu’elle ne repose sur rien.

Greyerz: ce monstre terrifiant crée par les banques centrales est devenu totalement incontrôlable

 

Les banques centrales impriment des morceaux de papier qui selon eux est de l’argent et en même temps ils émettent d’autres morceaux de papier qu’ils nomment obligations d’État ou bons du trésor. Au Royaume-Uni ces obligations d’État sont appelées gilts, donnant l’impression qu’ils sont soutenus par l’Or. Mais malheureusement, le seul Or qui soutient ces obligations, c’est le bord doré de ces obligations papier. Les obligations d’État sont des reconnaissances de dettes avec une promesse de remboursement. Mais pratiquement tous les gouvernements mentent à leur peuple quand ils émettent ces obligations, car ils savent pertinemment qu’elles ne seront jamais remboursées avec de l’argent réel. Ainsi les gouvernements escroquent leur peuple avec la plus grande pyramide de Ponzi de toute l’histoire, qui avoisine maintenant les 100.000 milliards de dollars.

Non seulement les gouvernements ne rembourseront jamais leurs dettes, mais ils sont maintenant rendus à un stade où ils ne sont même plus en capacité de rembourser les intérêts sur ces obligations, et donc le rendement de la plupart des taux souverains sont soit nuls ou négatifs. Il est totalement incompréhensible et inconcevable qu’un investisseur puisse acheter une obligation avec un rendement nul ou négatif en sachant qu’il ne récupérera jamais son investissement. Pour paraphraser Mark Twain:

“les investisseurs n’obtiendront ni un retour sur leur argent, ni un retour de leur argent, du moins en termes réels.”

Les jeux de réalité augmentée comme Pokémon GO contribuent à rendre le virtuel toujours plus proche de la réalité. C’est pour la même raison que les investisseurs sont heureux d’acheter des ETF, des futures, ou de l’Or papier. En grande majorité, les investissements d’aujourd’hui reposent sur du virtuel ou sur des produits dérivés. Cela signifie qu’il n’y a pas d’actifs réels sous-jacents, mais seulement des morceaux de papier qui sont susceptibles de devenir sans aucune valeur dans les prochaines années. En plus de la plupart des ETF, qui sont du virtuel, il y a entre 1.100.000 milliards et 1.500.000 milliards de dollars de produits dérivés en circulation. La plupart d’entre eux sont seulement du virtuel, ce qui signifie qu’ils ont pas de valeur réelle et sont susceptibles de devenir à terme sans aucune valeur.

Greyerz: le monde est au bord de la plus importante destruction de richesses de toute l’histoire

USA: 19.400 milliards de dollars de dette publique. Cette année, OBAMA vient d’en rajouter pour 1.100 milliards.

Mais ce ne sont pas seulement les ETF et les marchés des produits dérivés qui sont virtuels. Que ce soit les marchés boursiers et les marchés obligataires, ils sont de moins en moins en relation avec la réalité parce que les gouvernements dans le monde entier émettent maintenant des quantités illimitées de dettes sans aucune valeur tangible afin de soutenir les marchés d’actifs, comme les actions, les obligations et le marché immobilier. Pendant que les investisseurs dans de nombreux pays se retirent des marchés boursiers, les gouvernements achètent des quantités toujours plus importantes d’actions et d’obligations. La Banque centrale européenne et la Banque du Japon (BOJ) poussent artificiellement ces marchés à la hausse. La banque centrale japonaise, par le biais de ses achats mensuels d’ETF, fait maintenant partie du top 10 des titulaires d’ETF japonais dans environ 90 % des entreprises japonaises qui composent l’indice Nikkei 225. Mais pire encore, la Banque du Japon est actuellement la seule acheteuse d’obligations japonaises et détient désormais 50% de toutes les obligations en circulation. La BCE est également active sur la plupart des marchés d’actifs et achète des obligations de sociétés à hauteur de 400 millions d’euros par jour. Avec de nombreuses grandes banques centrales soutenant activement les marchés, de nombreux indices se dirigent vers de nouveaux sommets. C’est la raison pour laquelle les valorisations atteignent des hauteurs vertigineuses. Selon la méthode du prix Nobel d’économie Robert Shiller qui a développé l’indicateur CAPE (cyclically adjusted price to earnings) ou PER de Shiller, qui correspond à la capitalisation boursière rapportée aux bénéfices, ajustés de l’impact du cycle économique, eh bien pour le S&P 500, il vient d’atteindre un sommet puisqu’il valorise maintenant 27 fois les bénéfices. Un marché sain serait valorisé 16,7 fois les bénéfices selon le PER de Shiller, par conséquent, le S&P500 est surévalué de 62% par rapport à la normale.

Ci-dessous, les achats monstres d’actions et d’obligations par les banques centrales

Central Banks Liquidity

 

L’expression « helicopter money » de Ben Bernanke est à nouveau à la mode. Etant donné les records de déficits et d’endettement partout dans le monde, ces dettes n’ont aucune chance d’être remboursées un jour, et ce même avec des taux d’intérêt à zéro voire négatifs. Les banques centrales n’ont plus qu’une seule solution, à savoir toujours plus d’impression monétaire et donc de dettes. Et c’est là où l’« helicopter money » entre en jeu. Il suffirait de déverser et de jeter des quantités illimitées d’argent papier sans aucune valeur tangible partout dans le monde en priant pour que cela résolve le problème alors que c’est justement cette même méthode qui en est justement à l’origine. Le problème c’est que l’« helicopter money » finira par s’écraser avec toute cette masse monétaire pharaonique ce qui fera imploser le système financier mondial. Mais avant cela, toute cette monnaie de singe va créer une période d’hyperinflation qui est susceptible de faire passer la République de Weimar ou celle du Zimbabwe pour un pique nique. Cela pourrait facilement conduire à une plus importante survalorisation des marchés actions avant l’inévitable effondrement final. Cela conduira également à l’effondrement des marchés obligataires avec des rendements qui seront propulsés à des niveaux inimaginables.

Vu la débâcle qui se profile sur les marchés financiers mondiaux et dans l’économie mondiale, l’Or n’est pas un investissement comme le serait une action car l’Or est une assurance vie contre un monde fragile et pourri jusqu’à la moelle. L’Or physique ne sera pas seulement une protection face à la future période hyperinflationniste et donc à la destruction de valeur de la monnaie papier, mais il permettra également de protéger les investisseurs face à l’implosion déflationniste qui s’en suivra. Parce qu’à ce moment-là, très peu de banques, voire aucune ne s’en sortira et l’Or physique sera la seule monnaie valable jusqu’à ce que le système financier reparte.

 

Source(s) : kingworldnewsVoir les précédentes interventions d’Egon Von Greyerz via BusinessBourse

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Le jeu de l'argent

 

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s